Une équipe de télé filme des opérations du cerveau au Chu de Grenoble.

Une semaine au bloc a la découverte du cerveau. Le service de neurologie du Chu de Grenoble a accepté de recevoir une équipe de journalistes de télévision. Ils ont tout vu de la préparation des patients jusqu’à leur réveil.

La matière grise. En rencontrant Céline Aubert, la journaliste qui a suivi l’équipe de chirurgie, je viens de comprendre pourquoi on qualifie le cerveau de matière grise.

« C’était magnifique, fabuleux » m’a-t-elle dit «  D’un gris blanc un peu laiteux, d’apparence nacrée » a-t-elle ajouté.

Cette aventure intérieure, elle l’a suivi avec son collègue Jean-Pierre Rivet, accroché à sa caméra.

Ce cerveau, c’était celui d’un petit garçon de 5 ans atteint d’une tumeur.

Un patient du Professeur Gibson.

Neurochirurgien au Chu de Grenoble, il les a invité à venir voir de plus près.

« Regardez comme c’est beau » leur a montré ce passionné.  

Une fois ils sont même restés 5h d’affilé au bloc. Le chirurgien enchainait les opérations sans faillir et toujours avec le sourire.

C’est à cette occasion que Céline a croisé le regard d’Hervé Desevedavy. C’était le 2e jour de tournage. Il patientait sur son brancard a l’entrée du bloc opératoire.

Elle se souvient que cet homme dans la soixantaine affichait un sourire radieux. Elle l’a trouvé tellement solaire qu’elle n’a pu s’empêcher d’aller a sa rencontre.

Hervé lui apprend qu’il est atteint de la maladie de parkinson.

Ça se voit. Il tremble. Pourtant « c’est le plus beau jour de ma vie »  lui dit-il. Trop content, il autorise même l’équipe de journalistes à filmer son intervention.

Le 1ere des 3 chirurgies qu’il doit subir pour venir à bout de sa déficience.

Cette première étape fut une épreuve pour l’équipe télé. Céline la nomme « L’opération black&decker ».  

A ce stade, l’intervention consiste à fixer des vis dans la boîte crânienne pour la maintenir en place dans une sorte d’arche.

Une séance de bricolage chirurgicale d’une précision extrême exécutée à la perceuse du commerce.  

« Incroyable » s’exclame Céline « et le bruit du perçage du crâne, Tellement impressionnant qu’on a préféré l’adoucir au montage » « c’était quand même gore » précise-t-elle.

Pourtant pas une goutte de sang n’a jailli. J’apprends à cet instant que le cerveau ne saigne pas. Jamais.

Le contraire est même très mauvais signe, quelqu’en soit la cause.

La technique dont Herve est bénéficiaire est une prouesse médicale inventée dans les années 80 par le neurochirurgien grenoblois Alim-Louis Benabid.

Il a travaillé sur une technique de « stimulation cérébrale profonde » (SCP). Elle permet de réduire les troubles moteurs par l’implantation d’électrodes. Une méthode qui stimule le cortex cérébral profond.

Hervé, notre patient y est éligible. La première opération est menée avec succès. 2 les électrodes sont placées de chaque côté de sa tête.

L’étape 2 est sans doute la pire pour le duo de journalistes. Hervé doit patienter 1 mois avant d’y avoir recours.

C’est donc une patiente qui servira de témoin ce jour-là. Retour au bloc. On lui pose une l’électrode de contact dans la poitrine.

« Cette fois-là du sang on en a vu beaucoup » dit Céline. « Ils ont enfoncé cette espèce de petite batterie sous la peau. Sans ménagement. Mon collègue a failli tourner de l’œil » se souvient-elle.

« Le cerveau, ce siège de l’âme et des émotions à l’apparence si fragile n’est pas un organe comme les autres. Tu le tritures pour mieux le soigner » rajoute enfin Céline visiblement fascinée.

Revenons à Hervé pour la dernière étape. Une formalité qui vise à relier les électrodes entre elles. Pour Hervé une libération.

Les deux journalistes sont là à son réveil, sa femme aussi.

Hervé a retrouvé son sourire radieux.

Spontanément Céline  regarde ses mains, il ne tremble plus.

Un moment émouvant pour ce couple fusionnel.

Florine

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